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Gallant

aux éditions Lumen

« Au-dessus de la tête de la jeune fille, le crépuscule s’est évanoui, le ciel est désormais d’un noir d’encre. Ni lune ni étoiles. Malgré tout, il n’est pas vide. Non, on dirait un lac, une vaste étendue d’eau sombre. Le jour d’obscurité qui trompe l’œil, qui fait voir des choses là où il n’y a rien et en rater d’autres qui sont bien présentes. Le genre de ténèbres qui habitent des endroits qu’il vaudrait mieux ne pas regarder, de peur d’apercevoir des yeux qui vous épient. »

L’esthétique du livre est remarquable, tandis que les illustrations dessinées au crayon noir, pleines de mystère, rehaussent la dimension poétique du journal intime.

Gallant est un conte gothique, mystérieux et étrange. Le manoir habite le cœur central de l’histoire comme une entité vivante. À la manière des contes macabres d’Edgar Allan Poe, les différents protagonistes valsent constamment avec le spectre de la mort. Olivia Prior, jeune orpheline en quête d’une famille, m’a doucement entraîné dans son univers silencieux, mais vibrant. L’histoire est douce, belle et triste. L’autrice nous raconte cette œuvre avec une grande émotion et une part de suspense. La prose s’avère introspective, l’expression rayonne de poésie et de métaphore sans que cela devienne horrifique. En revanche, j’ai souvent eu l’impression de déambuler dans le manoir, sans jamais vraiment progresser dans l’histoire, laissant un parfum inachevé.

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Le passage

aux éditions Pocket

Un livre que j’ai dévoré malgré les 1265 pages…

« Je l’ai regardé bien en face et jamais je n’oublierai ses yeux. C’étaient les yeux de quelqu’un qui sait qu’il pourrait aussi bien être mort. Quand vous avez ce regard-là, vous n’êtes ni jeune ni vieux, ni noir ni blanc, vous n’êtes même pas un homme ou une femme. Vous êtes au-delà de tout ça. »

 Publié en 2011, ce livre offre une immersion complexe dans un univers apocalyptique riche et fascinant, naviguant à travers différents genres. Ici, il n’est pas question de zombies mais ils cèdent la place aux vampires, à une pandémie mondiale, et de modifications génétique. Je ne vais pas être objective. J’ai adoré ce premier tome. C’est un pur chef d’œuvre, une merveille contemporaine, un ovni littéraire qu’on peut facilement se méprendre à lire du Stephen King. L’auteur brosse des portraits détaillés de chaque personnage, leur conférant une réelle substance et une profondeur psychologique.

L’histoire s’articule sur trois arcs narratifs. Tout commence à notre époque ou des agents du FBI recrutent des condamnées à mort pour un projet dont ils ignorent les aboutissants, celle d’un groupe de scientifiques ayant disparu, et celle d’une petite fille au destin singulier. La trame  se tisse avec adresse, mêlant habilement suspense, action et révélations inattendues. Les différents fils narratifs se rejoignent avec une précision remarquable, offrant au lecteur une expérience immersive et palpitante. Tel un horloger, l’écriture est précise, méthodique, tout est à sa place.  Le décor est de ceux à la Mad Max. Ce livre aborde des thématiques comme la peur, la maladie, des questions d’éthique, la vie en communauté. Je ne peux que vous conseiller ce livre si vous aimé les gros pavés. Cette trilogie est une de mes préférées, j’ai dévoré les 3 tomes en à peine 1 mois. 

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Le bois écarlate

Le bois écarlate, écrit par Maude Elyther

aux éditions Kiwi

« La brume vaporeuse porte le parfum suranné d’anciens contes. A la surface de l’eau, l’astre lunaire et ses joyaux reflètent leur froide beauté cosmique. La terre déploie la richesse de sa carnation noire, dans laquelle une pléiade d’arbres centenaires et leurs descendants prennent profondément racines. Les plantes sauvages et autres herbes de sorcières prolifèrent en soupirs alanguis. Bienfaits et poisons se côtoient tels des siamois. Dans ce décor de minuit, une Fumerolle Noire se matérialise. Drapée d’interminables voiles nébuleux, une silhouette évolue parmi la flore. »

Résumé

Un bois inquiétant, des disparitions d’enfants, un romancier en manque d’inspiration perdu, isolé dans une forêt qui n’a rien de naturel…La ville de Treffendel est entourée par un bois qui se teint entièrement de rouge lors de l’automne. Nombre de mystères et de légendes urbaines gravitent autour de lui, mais ses secrets restent cependant bien gardés. Charlie Holzl, un auteur baroudeur qui s’inspire d’histoires sordides pour écrire ses romans, revient à Treffendel où, quelques mois plus tôt, s’est passé un événement macabre : la mort violente de deux enfants.Sous prétexte d’écrire un nouveau livre, Charlie se lance dans une enquête qui le conduira au cœur des mystères du bois, sur les traces d’un animal merveilleux doté de parole.

Avis


Le bois écarlate est un livre sombre et onirique mâtinée d’une part horrifique où la nature est représentée comme une chimère, une fascination, une personne à part entière. Le bois revêt son manteau écarlate et nous envoûte. Le rouge est prédominant et prend plusieurs symboliques à mon sens : le sang, la passion, l’amour, la folie, le crime. La sylve rouge est un réceptacle de fragments de vies incroyables où des monstres chimériques s’esquissent en filigrane et nous perd entre rêve et réalité. J’ai aimé le côté enchantée comme la partie brumeuse et plus inquiétante d’illusions prégnantes. Entre songe fantasmagorique et réalité, l’auteure nous dépeint une atmosphère vaporeuse tout en subtilité. J’ai parcouru ce livre comme une peinture contemplative. C’était beau, mélancolique, touchant par les différentes thématiques abordées. Par contre cette fin me laisse interrogative et laisse beaucoup de questions sans réponses.

Petit aparté : Je dois avouer que la référence à Jared Leto m’a fait plaisir.

Les contes d’ Elfëllía