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Gallant

aux éditions Lumen

« Au-dessus de la tête de la jeune fille, le crépuscule s’est évanoui, le ciel est désormais d’un noir d’encre. Ni lune ni étoiles. Malgré tout, il n’est pas vide. Non, on dirait un lac, une vaste étendue d’eau sombre. Le jour d’obscurité qui trompe l’œil, qui fait voir des choses là où il n’y a rien et en rater d’autres qui sont bien présentes. Le genre de ténèbres qui habitent des endroits qu’il vaudrait mieux ne pas regarder, de peur d’apercevoir des yeux qui vous épient. »

L’esthétique du livre est remarquable, tandis que les illustrations dessinées au crayon noir, pleines de mystère, rehaussent la dimension poétique du journal intime.

Gallant est un conte gothique, mystérieux et étrange. Le manoir habite le cœur central de l’histoire comme une entité vivante. À la manière des contes macabres d’Edgar Allan Poe, les différents protagonistes valsent constamment avec le spectre de la mort. Olivia Prior, jeune orpheline en quête d’une famille, m’a doucement entraîné dans son univers silencieux, mais vibrant. L’histoire est douce, belle et triste. L’autrice nous raconte cette œuvre avec une grande émotion et une part de suspense. La prose s’avère introspective, l’expression rayonne de poésie et de métaphore sans que cela devienne horrifique. En revanche, j’ai souvent eu l’impression de déambuler dans le manoir, sans jamais vraiment progresser dans l’histoire, laissant un parfum inachevé.

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Le Respir

Le Respir, écrit par Saintclair H.J

aux éditions du Chat Noir

« Je ne souffrirais pas si j’étais votre hôte, et je veux vivre dans le faîte de la croix qui orne votre sépulture. Je veux entendre toutes les nuits le conte de votre mort et la perte de votre respir. Faites-moi écouter le goût salé de la noyade (…). (…) tombons ensemble dans les immensités silencieuses où se reflètent les comètes de vos yeux tristes. »

Résumé

Pierre Francillon est un lycéen suicidaire, persuadé d’avoir causé la mort de son professeur de lettres par la simple pensée. Traumatisé, il repousse toutefois l’instant où il mettra fin à ses jours lorsqu’il découvre que son remplaçant ne respire pas : mort et vivant à la fois. Obsédé par cette révélation, il développe une fascination morbide pour ce jeune enseignant. Alors que son entourage tente par tous les moyens de tempérer sa névrose, Pierre débute une enquête sur ce mystérieux personnage. Se construit alors une relation idolâtre avec la mort elle-même, entre attirance maladive et répulsion instinctive.

Avis


Le respir est un conte gothique où le gris est prédominant. Le langage est soutenu et me rappelle les poèmes de Charles Baudelaire et de son spleen. D’ailleurs l’auteur cite les fleurs maladives en référence aux fleurs du mal.

C’est tout en poésie que l’auteur nous promène dans le cimetière du père -Lachaise, sous des jours de pluie à visiter des tombes. Pierre est fasciné par son nouveau professeur de lettres, il lui voue un fanatisme, une obsession maladive que tous ses sens deviennent tourment. Il pense qu’il n’est qu’un manteau de chair sur une silhouette vide, un cadavre vivant. Tout le livre repose sur une enquête autour de Mr Aubespin, à savoir qui il est réellement. Pierre est un ado nécrophile avec une fascination pour le morbide. J’ai aimé cette ambiance où l’on côtoie la mort comme une amie proche. C’était beau, vivant au delà des mots, émouvant. Il s’échappe de ce roman une belle sensibilité.

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Thorngrove

Thorngrove, écrit par Cécile Guillot

aux éditions Lynks

« Il s’est approché de moi. Il a posé sa main sur mon front. Et j’ai senti. Le néant. Le vide. Tout était noir autour de moi. En moi. J’ai eu si froid. J’ai toujours froid… Le cœur gelé comme un flocon de neige. J’aurais tellement voulu le réchauffer, mais j’ai peur qu’il fonde, qu’il disparaisse, car alors que resterait-il ? Une enveloppe vide, une carcasse, comme ces pauvres animaux morts… »

Résumé

Thorngrove. Sa forêt d’épines. Son manoir abandonné. Sa légende noire. Ses jumelles maudites. Lorsque Madeline débarque dans une petite ville du Wisconsin et s’interroge d’un peu trop près à Thorngrove, un vieux domaine isolé, elle déclenche une série d’événements de plus en plus inquiétants. Et lorsque sa sœur est touchée, son comportement devenant de plus en plus étrange, Madeline se demande quelles forces obscures elle a bien pu réveiller…

Avis


Thorngrove est un tableau inquiétant et sombre avec sa forêt d’épine et son manoir abandonné. Mais que recèle cet endroit ? Des événements étranges surviennent tout le long de l’histoire. Madeline et Meadow sont deux sœurs aux caractères opposés et à la sensibilité différente. Le rythme de la lecture est dynamique grâce à des chapitres courts et les différents points de vue des personnages. L’auteur nous plonge dans une torpeur au fur et à mesure que s’esquisse le véritable danger, comme ces ronces qui imprègnent ces pages jusqu’à envahir tout nôtre être. J’avoue que le début m’a fait peur au point d’en faire un cauchemar. Au bout du compte, les personnages sont attachants malgré l’égoïsme de Madeline, elle m’a un tantinet agacé. L’auteure ne sait pas attarder sur les détails se concentrant principalement sur le sujet principal. Malgré tout, j’ai plus apprécié Blaine bien que j’aurais aimé en apprendre davantage sur son histoire. L’écriture est immersive, belle que je n’ai pas vu défiler les 266 pages. Par contre, j’ai trouvé dommage que cette fin soit bâclée et trop expéditive à mon goût.