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Le Respir

Le Respir, écrit par Saintclair H.J

aux éditions du Chat Noir

« Je ne souffrirais pas si j’étais votre hôte, et je veux vivre dans le faîte de la croix qui orne votre sépulture. Je veux entendre toutes les nuits le conte de votre mort et la perte de votre respir. Faites-moi écouter le goût salé de la noyade (…). (…) tombons ensemble dans les immensités silencieuses où se reflètent les comètes de vos yeux tristes. »

Résumé

Pierre Francillon est un lycéen suicidaire, persuadé d’avoir causé la mort de son professeur de lettres par la simple pensée. Traumatisé, il repousse toutefois l’instant où il mettra fin à ses jours lorsqu’il découvre que son remplaçant ne respire pas : mort et vivant à la fois. Obsédé par cette révélation, il développe une fascination morbide pour ce jeune enseignant. Alors que son entourage tente par tous les moyens de tempérer sa névrose, Pierre débute une enquête sur ce mystérieux personnage. Se construit alors une relation idolâtre avec la mort elle-même, entre attirance maladive et répulsion instinctive.

Avis


Le respir est un conte gothique où le gris est prédominant. Le langage est soutenu et me rappelle les poèmes de Charles Baudelaire et de son spleen. D’ailleurs l’auteur cite les fleurs maladives en référence aux fleurs du mal.

C’est tout en poésie que l’auteur nous promène dans le cimetière du père -Lachaise, sous des jours de pluie à visiter des tombes. Pierre est fasciné par son nouveau professeur de lettres, il lui voue un fanatisme, une obsession maladive que tous ses sens deviennent tourment. Il pense qu’il n’est qu’un manteau de chair sur une silhouette vide, un cadavre vivant. Tout le livre repose sur une enquête autour de Mr Aubespin, à savoir qui il est réellement. Pierre est un ado nécrophile avec une fascination pour le morbide. J’ai aimé cette ambiance où l’on côtoie la mort comme une amie proche. C’était beau, vivant au delà des mots, émouvant. Il s’échappe de ce roman une belle sensibilité.